INTERVIEW
Monsieur l’Inspecteur Pape Mbaye Marie Sylla, vous venez d’être affecté à l’IDEN de LOUGA. D’abord, quelles y sont vos premières impressions ?
Elles sont bonnes. Je suis dans la meilleure académie du Sénégal : nous produisons beaucoup et formons régulièrement les enseignents. L’Inspecteur d’Académie et l’Inspecteur Départemental me font beaucoup confiance. C’est une chance. Je ne souhaite pas les decevoir.
Monsieur l’Inspecteur, voulez-vous nous faire un rappel concernant votre cursus ?
Pour être concis, je dirai que j’ai une maîtrise en sciences naturelles depuis 1996 date à laquelle je suis entré dans l’enseigement en qualité de volontaire de l’éducation. J’ai bénéficié de deux formations : une à l’IDEN et une à l’EFI, j’étais jusqu’à mon admission au Coucours de Recrutement des Elèves Inspecteurs (CREI) en service à l’IDEN de TIVAOUANE d’abord en qualité d’enseignant ensuite en qualité de chargé des personnels.
Justement, en tant qu’ancien VEN, quels conseils prodigueriez-vous aux jeunes enseignants qui viennent d’embrasser ce noble métier et qui aspirent y faire carrière en suivant vos pas ?
Je leur demande d’accrocher leurs chars de combat à une étoile. Je suis parti de la marche la plus basse de l’escalier. Dix ans aprés je suis fonctionnaire de la hierarchie A1.
Monsieur l’Inspecteur, vous venez fraîchement de servir à LOUGA et, des vos premières rencontres avec les enseignants, vous aviez annoncé la couleur en brandissant des menaces et suplices à l’endroit de ceux qui ne se conformeraient pas à la législation en vigeur notamment avec les ponctions sur les salaires pour absence aux cellules d’animation pédagogique(CAP).
D’abord quelles raisons ont motivé votre acharnement ? ensuite quelles reflexions vous inspirent ces mots de Rivière dans Vol de Nuit d’Antoine de Saint Exupéry : « Aimez ceux que vous commandez mais sans le leur dire »
Je n’ai jamais menacé les enseignants. Je leur ai rappelé les textes officiels. Je préfère « convaincre non vaincre ». L’IDEN m’a confié le contrôle et l’animation pédagogique. Les premiers procès verbaux des réunions de cellules ont montré que les enseignants désertent les cellules. En tant qu’autorité j’ai réagi pour rappeler le caractère obligatoire de ce type de réunion qui permet aux enseignants de se former et de se perfectionner.
Quand un agent s’absente sans autorisation,il est normal que son chef hiérarchique fasse des retenues sur son salaire. Revoyez votre cours de législation scolaire tout y est. Je ne fais qu’appliquer les textes. L’adage dit : Sans les textes et au delà des textes,il n’ya pas de tutelle. »
Monsieur l’Inspecteur,bon nombre d’enseignants ignorent les fondements légaux des CAP et et les considérent comme momments de palabre et pire de perte de temps. Ainsi,ne pensez-vous pas qu’il soit aujourd’hui urgent et judicieux de repenser la manière de procéder comme qui dirait redéfinir leurs orientations ?
Je partage entièrement votre point de vue. C’est la routine qui est entrain de tuer les Cellules d’animation pédagogue. D’une manière générale, les leçons-débats ou exposés-débats font monnaie courante dans les réunions des Cellules. Les enseignants devraient tenir d’autres formes de réunions comme le brainstorming, la méthode des cas ou les philipp 6.6 entre autre. Je veux dire qu’ils doivent innover sans transgresser les textes officiels.
Aux derniers examens professionnels, l’IDEN de LOUGA est classée première mais aux examens du CFEE, elle est dernière au niveau régional.Qu’est ce qui à votre avis, explique un tel paradoxe ?
C’est facile à expliquer. Les enseignants bénéficient d’un encadrement durant les grandes vacances. Nous les préparons aux examens du CAP et du CEAP pendant deux mois au moins.
Par contre les causes de la contre performance des élèves sont nombreuses. Inspecteurs, directeurs d’école, enseignants, parents d’élèves sont tous responsables. Il faut maintenant faire un diagnostique trés poussé pour en arriver à un plan d’action : C’est la seule voie de salut.
Pour un observateur critique perspicace, l’école sénégalaise est depuis quelques années sur une pente raide, au bord du précipice au regard des grèves d’inspecteurs et d’enseignants, des résultats aux examens et de la façon dont sont recrutés certains enseignants. Maintenant, quelles sont, à votre avis les mesures idoines à prendre pour redorer le blason de l’école senégalaise et gagner du coup le pari de l’excellence ?
Je trouve que la revendication des enseignants de l’élémentaire sont légitimes ; ils sont victimes d’une injustice. Ils sont aussi méritant que les professeurs.Un systéme c’est un tout : On ne peut pas motiver généreusement certains et laisser d’autres en rade.
Les inspecteurs également sont victimes d’une injustice. Nous sommes le seul corps de contrôle à ne pas avoir d’indemnité de fonction. Comparés aux Préfets, aux autres Inspecteurs (de Police, Douane, Trésor) et aux Magistrats, nous sortons avec le CAIEE aprés deux ou quatre années de « pénitence » à la FASTEF. Aucun fonctionnaire de la hiérarchie A1 n’est plus méritant que nous. Nous nous battrons jusqu’à l’obtention de l’indemnité de base.
Le Quota sécuritaire est un quota politique. Seul le politique y trouve son compte. Aujourd’hui, si votre corporation compte des batteurs de tam-tam, des bouchers, des coiffeurs, des malades mentaux... bref des femmes et des hommes qui n’ont pas la vocation d’enseigner et des enseignants d’un niveau académique trés faible, c’est à cause du quota sécuritaire. Les dégats sont énormes. Malheureusement, beaucoup de syndicalistes ne sont pas à l’aise pour demander sa suppression.
D’ailleurs, le Sécrétaire Général du syndicat des corps émergents « le plus représentatif » est entré dans l’enseignement via ce quota qui s’appelait le « volant sécuritaire ».
Pour avoir une école de qualité, il faut des enseignants de qualité d’où la nécessité de les recruter par voie de coucours et de bien les former.
Elles sont bonnes. Je suis dans la meilleure académie du Sénégal : nous produisons beaucoup et formons régulièrement les enseignents. L’Inspecteur d’Académie et l’Inspecteur Départemental me font beaucoup confiance. C’est une chance. Je ne souhaite pas les decevoir.
Monsieur l’Inspecteur, voulez-vous nous faire un rappel concernant votre cursus ?
Pour être concis, je dirai que j’ai une maîtrise en sciences naturelles depuis 1996 date à laquelle je suis entré dans l’enseigement en qualité de volontaire de l’éducation. J’ai bénéficié de deux formations : une à l’IDEN et une à l’EFI, j’étais jusqu’à mon admission au Coucours de Recrutement des Elèves Inspecteurs (CREI) en service à l’IDEN de TIVAOUANE d’abord en qualité d’enseignant ensuite en qualité de chargé des personnels.
Justement, en tant qu’ancien VEN, quels conseils prodigueriez-vous aux jeunes enseignants qui viennent d’embrasser ce noble métier et qui aspirent y faire carrière en suivant vos pas ?
Je leur demande d’accrocher leurs chars de combat à une étoile. Je suis parti de la marche la plus basse de l’escalier. Dix ans aprés je suis fonctionnaire de la hierarchie A1.
Monsieur l’Inspecteur, vous venez fraîchement de servir à LOUGA et, des vos premières rencontres avec les enseignants, vous aviez annoncé la couleur en brandissant des menaces et suplices à l’endroit de ceux qui ne se conformeraient pas à la législation en vigeur notamment avec les ponctions sur les salaires pour absence aux cellules d’animation pédagogique(CAP).
D’abord quelles raisons ont motivé votre acharnement ? ensuite quelles reflexions vous inspirent ces mots de Rivière dans Vol de Nuit d’Antoine de Saint Exupéry : « Aimez ceux que vous commandez mais sans le leur dire »
Je n’ai jamais menacé les enseignants. Je leur ai rappelé les textes officiels. Je préfère « convaincre non vaincre ». L’IDEN m’a confié le contrôle et l’animation pédagogique. Les premiers procès verbaux des réunions de cellules ont montré que les enseignants désertent les cellules. En tant qu’autorité j’ai réagi pour rappeler le caractère obligatoire de ce type de réunion qui permet aux enseignants de se former et de se perfectionner.
Quand un agent s’absente sans autorisation,il est normal que son chef hiérarchique fasse des retenues sur son salaire. Revoyez votre cours de législation scolaire tout y est. Je ne fais qu’appliquer les textes. L’adage dit : Sans les textes et au delà des textes,il n’ya pas de tutelle. »
Monsieur l’Inspecteur,bon nombre d’enseignants ignorent les fondements légaux des CAP et et les considérent comme momments de palabre et pire de perte de temps. Ainsi,ne pensez-vous pas qu’il soit aujourd’hui urgent et judicieux de repenser la manière de procéder comme qui dirait redéfinir leurs orientations ?
Je partage entièrement votre point de vue. C’est la routine qui est entrain de tuer les Cellules d’animation pédagogue. D’une manière générale, les leçons-débats ou exposés-débats font monnaie courante dans les réunions des Cellules. Les enseignants devraient tenir d’autres formes de réunions comme le brainstorming, la méthode des cas ou les philipp 6.6 entre autre. Je veux dire qu’ils doivent innover sans transgresser les textes officiels.
Aux derniers examens professionnels, l’IDEN de LOUGA est classée première mais aux examens du CFEE, elle est dernière au niveau régional.Qu’est ce qui à votre avis, explique un tel paradoxe ?
C’est facile à expliquer. Les enseignants bénéficient d’un encadrement durant les grandes vacances. Nous les préparons aux examens du CAP et du CEAP pendant deux mois au moins.
Par contre les causes de la contre performance des élèves sont nombreuses. Inspecteurs, directeurs d’école, enseignants, parents d’élèves sont tous responsables. Il faut maintenant faire un diagnostique trés poussé pour en arriver à un plan d’action : C’est la seule voie de salut.
Pour un observateur critique perspicace, l’école sénégalaise est depuis quelques années sur une pente raide, au bord du précipice au regard des grèves d’inspecteurs et d’enseignants, des résultats aux examens et de la façon dont sont recrutés certains enseignants. Maintenant, quelles sont, à votre avis les mesures idoines à prendre pour redorer le blason de l’école senégalaise et gagner du coup le pari de l’excellence ?
Je trouve que la revendication des enseignants de l’élémentaire sont légitimes ; ils sont victimes d’une injustice. Ils sont aussi méritant que les professeurs.Un systéme c’est un tout : On ne peut pas motiver généreusement certains et laisser d’autres en rade.
Les inspecteurs également sont victimes d’une injustice. Nous sommes le seul corps de contrôle à ne pas avoir d’indemnité de fonction. Comparés aux Préfets, aux autres Inspecteurs (de Police, Douane, Trésor) et aux Magistrats, nous sortons avec le CAIEE aprés deux ou quatre années de « pénitence » à la FASTEF. Aucun fonctionnaire de la hiérarchie A1 n’est plus méritant que nous. Nous nous battrons jusqu’à l’obtention de l’indemnité de base.
Le Quota sécuritaire est un quota politique. Seul le politique y trouve son compte. Aujourd’hui, si votre corporation compte des batteurs de tam-tam, des bouchers, des coiffeurs, des malades mentaux... bref des femmes et des hommes qui n’ont pas la vocation d’enseigner et des enseignants d’un niveau académique trés faible, c’est à cause du quota sécuritaire. Les dégats sont énormes. Malheureusement, beaucoup de syndicalistes ne sont pas à l’aise pour demander sa suppression.
D’ailleurs, le Sécrétaire Général du syndicat des corps émergents « le plus représentatif » est entré dans l’enseignement via ce quota qui s’appelait le « volant sécuritaire ».
Pour avoir une école de qualité, il faut des enseignants de qualité d’où la nécessité de les recruter par voie de coucours et de bien les former.
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