INTRODUCTION :
Pensée du jour : « «Le groupe étant plus intelligent que le plus intelligent du groupe, la production du groupe sera meilleure que la production du meilleur élément du groupe.»
L’animation pédagogique est une réunion de groupe à objectif de formation ou de perfectionnement. La Formation initiale si bonne soit-elle, ne saurait suffire tout au long d’une carrière professionnelle car le monde de l’éducation est par essence celui où les mutations et les changements s’opèrent à un rythme effréné. L’enseignement doit donc sans cesse cultiver sa capacité d’adaptation et d’innovation par l’animation pédagogique pour relever les défis.
En effet , celle – ci est une méthode active utilisant le groupe comme agent pédagogique pour les individus qui la composent. Elle est l’option idéale pour la concertation, la discussion et les échanges pédagogiques nous permettant d’identifier et de solutionner les problèmes liés à la théorie de l’éducation, à la gestion des écoles, à la tenue de la classes, , à la conduite de leçons…
Si pour certains, elle peut et doit nous conduire à la réalisation de nobles desseins (formation et perfectionnement) d’autres par contre la voient comme une simple contrainte administrative, une corvée et une perte de temps. Cette perception négative lui cause beaucoup de torts qui ont pour noms retards , absences, nom participation aux discutions… C’est dire que la connaissance des objectifs de l’animation pédagogique et la sensibilisation sur son importance sont necessaires si l’on veut amener les enseignant à une perception positive de l’animation pédagogique et à une redynamisation des cellules.
I. Les fondements légaux
Le droit à la formation et au perfectionnement est reconnu à tout travailleur et singulièrement celui de la fonction publique. C’est pourquoi l’Etat est tenu de mettre en place , dans les centres et école de formation initiale, des programmes appropriés et de mettre en œuvre des stratégie variées (Stages, conférences, exposés, journées d’étude, réunions, animations…) pour recycler et / ou perfectionner les agents de services . C’est ainsi que deux heures par quinzaine (soit 4 heures par mois) sont officiellement prévues pour les enseignants pour l’animation pédagogique qui devient obligatoire.
La loi d’orientation 71.36 abrogée par la 91.22 instaure la formation continuée. Le decret 72.861 du 13 juillet 1972 abrogée par le decret 79.11.65 du 20.12.1979 ordonne l’orientation pédagogique.
Des circulaires vont suivre pour l’organisation et le fonctionnement des cellules d’animation pédagogiques. Parmi celles-ci, retenons la lettre circulaire N 72.729/ M.E.N/ DPRE du 27.11.1972 ayant pour objet la rénovation pédagogique et l’utilistion par les maîtres du déficit d’une heure hebdomadaire et la lettre circulaire N 853/ MEN du 25.01.1979 portant regroupement des écoles.
II. Clarification
La plupart des enseignants n’ont pas encore saisi la quintessence de l’animation pédagogique. Une clarification s’impose.
L’animation pédagogique se situe dans le cadre de l’animation de groupe. Elle renvoie à tout un programme de formation des maîtres dont la mise en œuvre implique plusieurs stratégies : les réunions de conférences pédagogiques, les voyages d’études (pas nécessairement hors du pays), les journées d’étude, les exposés…
Pour profiter au groupe, elle doit être centrée sur lui grâce à des échanges psychopédagogiques féconds et des discussions pertinentes, soutenus par la recherche et l’engagement personnels.
III. Quelques orientations pour la cellule d’animation pédagogique
D’une manière générale, les leçons-débats ou exposés-débats font monnaie courante dans les réunions des cellules d’animation pédagogiques comme s’il n’existait pas d’autres formes. En effet, pour éviter la routine, les enseignant devraient tenir d’autres formes de réunion comme :
- Le brainstorming : c’est la remue méninges. Un seul problème est à l’ordre du jour, un enseignant le présente. Chacun des membres de la cellule d’animation donne librement son idée puis on retient les plus pertinentes au bout d’un temps limité de discussions. Le groupe idéal ne dépasse pas 10 personnes pour un temps de travail d’ une heure environ. Le brainstorming peut être par exemple utiliser au moment de l’élaboration du programme d’une cellule.
- La méthode des cas : un cas concret est à l’étude. Il peut porter sur des points de désaccord entre membres de la cellule lors des discussions en séance d’animation. Le cas est noté par écrit puis étudié à l’avance par chacun des membres. Chacun donne son point de vue sur le cas, puis on fait une synthèse pour dégager des solutions.
- Le philipp 6.6 : l’animateur pose un problème précis et bien délimité. Le groupe se scinde par unités ou sous groupe de 6 personnes réparties au hasard. Les membres de chaque sous groupe choisissent un président, un secrétaire et un rapporteur.
Dans chaque sous groupe, la discussion dure 6 minutes au plus puis, les membres font la synthèse. Enfin, tous les sous groupes se retrouvent en plénière pour auditionner les rapports et élaborer la synthèse générale.
Conclusion
Plus de vingt ans après l’avènement de l’animation pédagogique, force est de reconnaître qu’elle ne joue pas encore pleinement les rôles qui lui sont assignés. Pourtant, nous sommes toujours préoccupés par la formation continuée et le perfectionnement seuls gages d’un enseignement de qualité et d’une promotion sociale. Pour cela, nous devons rendre les cellules d’animation pédagogiques dynamiques, performantes, attrayantes et intéressantes pour qu’elles soient de véritables creusets de réflexion, de recherches, d’échanges et de formation.